vendredi 3 juillet 2015

ÉCOLOGIE ET DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE



L’attention de l'Église pour l’écologie n’est pas anecdotique,
il est au cœur de sa spiritualité et de son éthique.

 
 
I  /  Dès les premiers versets de la Genèse la Bible révèle les liens indivisibles entre l’homme, la Création et Dieu. (Gn 1et 2)
2 /   A l’époque contemporaine, face à l’évolution accélérée du monde, les différents Papes portent témoignage.
                                    - Pie XII déclare : « Tout  l’empire de la nature est ordonné  à la conservation de l’homme » (RM 19)
                                    - Vatican II : le Concile met en garde le monde face à un progrès sans frein.
                                     - Paul VI dans Populorum progressio (1967) et Octogesima adveniens (1971) préconise un humanisme  plénier tendant  vers un développement solidaire, affirme que la maitrise de l’environnement passe par celle du développement; il dénonce les ambiguïtés du « progrès »
                                    - Jean-Paul II dans Sollicitudo rei socialis(1987) affirme que le développement doit tenir compte de la nature de chaque être et de ses liens mutuels dans un système ordonné qui est le cosmos.
Dans Centesimus annus (1991) il rappelle  le fondement théologique de l’écologie, appelle de ses vœux « une économie sociale » (maitrise des conditions du travail) et une « écologie humaine » à propos de la sauvegarde des conditions morales et de l’urbanisation
                                    - Benoit XVI pour sa part, dans Caritas in Veritate (2009),élargit le champ de réflexion et parle d’« écologie  de l’homme »
3 /  Le Pape François, bien sûr, dans « Laudato si’ » s’insère dans cette tradition. Dès la Messe d’inauguration de son Pontificat le 19 mars 2013 il déclare « Nous sommes gardiens de la Création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement »
 
 « LAUDATO SI ‘ » est le fruit par excellence de cette tradition pontificale attentive à l’environnement et à l’économie dans une perspective féconde
au  service de l’homme acteur du plan divin.



 


mardi 16 juin 2015

Assemblée générale du Secours Catholique

Assemblée générale du Secours Catholique
Le 5 juin 2015 à Paris
 
Intervention de Mr Thoraval
 
Merci à notre Présidente, qui en lien avec Me Caron, Présidente de l'Association de l'Amicale des Anciens Administrateurs, a bien voulu m'inviter à vous dire quelques mots sur mon dernier livre consacré à la Doctrine sociale de l'Église et intitulé « Pensée et action sociales de l'Église.
Ce n'est pas sans émotion que je le fait, car, lorsque l'on a assumé des responsabilités au sein de notre Association, au service des personnes en difficulté, on en garde une forte et durable empreinte. J'adresse donc un message d'amitié à tous les membres présents avec une pensée toute particulier à l'intention des membres avec lesquels j'ai travaillé pendant ma présidence.
Je le fais d'autant plus que mon livre sur la Doctrine sociale de l'Église doit presque tout au Secours Catholique lui-même, à tous ceux et à toutes celles que j'ai rencontrés au Siège, dans les délégations et plus particulièrement les personnes en difficulté elles-mêmes.
Ceci est d'autant plus exact que cette période des années 2000 fut marquée par le Pontificat de Jean-Paul II et que les uns et les autres nous avons beaucoup travaillé sur Centesimus annus (1991) et surtout Sollicitudo rei socialis (1987) où l'on parle beaucoup du couple Solidarité-Charité.
Je précise également que ma présidence à la CNCDH de 2002 à 2008 et ma participation régulière à une radio chrétienne m'ont ensuite permis d'étendre le champ de connaissance de la doctrine sociale au niveau politique et international.
Incontournable, la DSE l'est certainement pour tout chrétien qui veut vivre la Charité en acte. Mais 1000 pages de texte, une histoire qui s'étire sur plus d'un siècle de 1891 à nos jours, des documents de référence parfois peu accessibles, découragent souvent les lecteurs et les acteurs de bonne volonté.
C'est pourquoi je me suis attaché à rédiger un livre qui se veut être une simple introduction, une « initiation » n'excédant pas 200 pages et comportant 5 parties :
- Tout d'abord des extraits de textes en forme de florilège pour créer un lien entre les lecteurs et les textes eux-mêmes.
- Ensuite un historique exposant l'évolution du contenu de la Doctrine en fonction de l'évolution accélérée du monde en 3 étapes :
1)   1881 - 1939 : la condition ouvrière et les idéologies nazie et bolchevique, avec Léon XIII et Pie XI.
2)   1945 – 1980 : l'âge d'or de la Doctrine, avec Jean XXIII, Vatican II, Paul VI. On passe du « social » au sens strict à la société au sens large.
3)   1980 à aujourd'hui : avec Jean-Paul II, Benoit XVI et le Pape François. Ce sont les retombées du Concile, aux prises avec la mondialisation.
- Après l'historique un exposé des principes de base de la Doctrine conciliant stabilité et évolution.
- Ensuite les applications pratiques de la Doctrine, traitées dans son compendium au nombre de douze : famille, travail, économie, développement, écologie, communauté politique, communauté internationale, la paix, les droits de l'homme, la culture, la morale et la civilisation.
- Enfin, dernière partie, les acteurs, à savoir le clergé, les fidèles laïcs et les hommes de bonne volonté.
Quelques annexes facilitent l'accès aux documents eux-mêmes. La conclusion du livre se réfère à Benoit XVI qui recadre la démarche chrétienne dans une triple tâche : annonce de la Parole, célébration des sacrements et service de la Charité, objectifs concrets illustrés en France par l'action « Diaconiat 2013, servons la Fraternité » à laquelle le Secours Catholique a tant participé. Car il est vrai que cet équilibre à trouver, entre ces trois entités, est difficile. Mais dans la pratique c'est la Doctrine sociale de l'Église, « cette grande inconnue » qui concourt au fait d'y parvenir ou au moins de s'en rapprocher.
C'est pourquoi je ne résiste pas au plaisir de rappeler cette belle citation de Mgr Jean Rodhain, que nous connaissons tous, et qui est comme la clé de la Doctrine sociale : « la Charité d'aujourd'hui est la justice de demain ».
 

Mr Joël THORAVAL dans son bureau, chez lui, en Mayenne, nous fait un compte rendu succinct de son intervention lors de l'assemblée générale du Secours Catholique du 5 juin 2015, dont il fut le Président national de 1998 à 2004.
Il en est aujourd'hui le Président d'Honneur, il fut très ému lorsqu'il monta à la tribune, devant l'accueil chaleureux des participants, lui qui a quitté la direction de celui-ci depuis plus de 10 ans.
 
Il a donc pu parler de ce qui lui tiens le plus à cœur :
« La Doctrine Sociale de l'Église »
de son livre « Pensée et action sociales de l'Église ».
Livre sorti il y a un an chez Parole et Silence.

vendredi 3 avril 2015

Conférence à Strasbourg


La richesse de la pensée sociale de l'Église

Ancien préfet et directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur, Joël Thoraval a consacré une grande partie de sa vie à l'étude de la doctrine sociale de l'Église.
Le 8 avril prochain, à l'invitation du CEAS, il donnera une conférence à Strasbourg sur l'actualité de la doctrine sociale de l'Église.

 
Conférence à Strasbourg du mercredi 8 avril 2015
 
A l'occasion de la parution de l'ouvrage de Joël THORAVAL,
Pensée et action sociales de l'Eglise (220 p. Ed. Parole et Silence)

16h à 17h: séance de dédicace à la Librairie Oberlin (22, rue de la Division Leclerc à Strasbourg)

18h à 20h: conférence-débat Actualité de la pensée sociale de l'Église
à l'École nationale d'administration (ENA 1, rue Sainte-Marguerite à Strasbourg)

M. le préfet Joël THORAVAL (ancien président national du Secours catholique)
M. Antoine MOSTER (ancien président des Caisses d'Épargne d'Alsace)
animée par M. le professeur René HEYER (doyen de la Faculté de théologie catholique de l'université de Strasbourg)

mardi 17 mars 2015

L’exercice du droit de vote


1/ Pour le citoyen français en général :

           a/  En France le droit de vote et son exercice effectif sont à la base de la République et de la démocratie. Ce n’est pas rien :

              --- art 2 . Ction 58 : pose le principe du gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple .

              ---  art 3 . Ction 58 :  la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

                Ces acquits sont le fruit d’une longue histoire. Ils sont applicables à toutes les élections: présidentielle, législative, sénatoriale, départementale, communale et européenne.

             b/ Mais si le droit de vote est un droit fondamental l’exercice de ce droit,  le vote lui-même ne constitue pas une obligation juridique. Il n’y a pas de sanction en France en cas d’abstention. Il en va différemment dans certains pays : Belgique, Suisse, Grèce par exemple. D’où des abstentions nombreuses en France selon le niveau du scrutin.


2/ Pour le chrétien l’exercice du droit de vote, à défaut d’être une obligation juridique pour tous les citoyens français, est une obligation morale. Un devoir.

             ---  Ce principe a été clairement posé et rappelé par Vatican II et plusieurs Encycliques.

            ---  Le Catéchisme des adultes adopté en 1991 par les évêques de France précise : « les chrétiens ne peuvent déserter les réalités  politiques, puisque la politique est un des lieux où se jouent la vie des hommes et des communautés humaines…Ils se font un devoir de voter.(572) » .

3/ Le chrétien a donc le devoir de voter : mais, en conscience pour qui ?  et  pour quoi ?

              a/ L'Église bien sûr pose le principe de la liberté de choix du citoyen chrétien .Paul VI déclare (O A – 50 ) : «une même foi chrétienne peut conduire à des engagements différents» .

              b/ Mais cette liberté de choix doit être nécessairement en cohérence avec le message évangélique.

4/ Pour guider la réflexion et le choix de l’électeur chrétien, les Papes, depuis la fin du XIX ième n’ont pas cessé de poser différents principes susceptibles de concilier convictions évangéliques et choix politiques

c’est l’un des objectifs de la Doctrine sociale de l'Église .

Ces principes sont les suivants :

               --- En toutes circonstances respecter la dignité de toute personne humaine, sans aucune distinction de sexe, de nationalité etc …

               --- A cette fin concourir à la recherche de l’intérêt général que la Doctrine sociale appelle le «bien commun». C’est à dire «la mise en place des conditions sociales permettant à personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement ( Mater et Magistra 65 ) ».

              --- Pratiquer le partage ce que la Doctrine sociale appelle «la destination  universelle des biens». D'où l’importance de la solidarité et de la participation dans  la vie privée et publique de manière individuelle et associative.

              --- Pour atteindre ces objectifs exigeants la Doctrine sociale invite le chrétien  à s’inspirer de principes qu’elle dénomme «valeurs de références» :
                    ---  La Vérité gravée dans la conscience de la personne humaine, car elle émane de la loi naturelle et divine.
                    --- La Justice qui tend vers le respect effectif des personnes, des biens et des peuples.
                    --- La Charité : seule elle peut assumer et modeler l’action sociale et politique en direction de la justice et de la paix.

vendredi 30 janvier 2015

Aleteia : Article du 24 janvier 2015


Que dit la Doctrine sociale de l'Église ?

La Doctrine sociale de l’Église (DSE) est un trésor bien trop méconnu, qui propose une vision réfléchie de la société ainsi que des objectifs, des principes, des valeurs et des réflexions indispensables pour la mettre réellement au service de la personne humaine.

       La mise en œuvre concrète de l’Évangile au quotidien dans la société doit évidemment s’adapter à son époque et à ses besoins spécifiques. La Doctrine sociale de l’Eglise (DSE) est née de la réflexion de l’Église sur les temps modernes et leurs difficultés particulières. Elle s’est développée de Léon XIII à nos jours, en 3 étapes marquantes, en réponse aux problèmes de la condition ouvrière et des idéologies politiques : d’abord, de 1891 à la deuxième guerre mondiale, puis autour du Concile Vatican II jusqu’aux années 80, enfin le Catéchisme de l'Eglise Catholique et les 3 derniers Papes, Jean-Paul II, Benoit XVI et François, dans un monde de plus en plus mondialisé.