mardi 17 mars 2015

L’exercice du droit de vote


1/ Pour le citoyen français en général :

           a/  En France le droit de vote et son exercice effectif sont à la base de la République et de la démocratie. Ce n’est pas rien :

              --- art 2 . Ction 58 : pose le principe du gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple .

              ---  art 3 . Ction 58 :  la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

                Ces acquits sont le fruit d’une longue histoire. Ils sont applicables à toutes les élections: présidentielle, législative, sénatoriale, départementale, communale et européenne.

             b/ Mais si le droit de vote est un droit fondamental l’exercice de ce droit,  le vote lui-même ne constitue pas une obligation juridique. Il n’y a pas de sanction en France en cas d’abstention. Il en va différemment dans certains pays : Belgique, Suisse, Grèce par exemple. D’où des abstentions nombreuses en France selon le niveau du scrutin.


2/ Pour le chrétien l’exercice du droit de vote, à défaut d’être une obligation juridique pour tous les citoyens français, est une obligation morale. Un devoir.

             ---  Ce principe a été clairement posé et rappelé par Vatican II et plusieurs Encycliques.

            ---  Le Catéchisme des adultes adopté en 1991 par les évêques de France précise : « les chrétiens ne peuvent déserter les réalités  politiques, puisque la politique est un des lieux où se jouent la vie des hommes et des communautés humaines…Ils se font un devoir de voter.(572) » .

3/ Le chrétien a donc le devoir de voter : mais, en conscience pour qui ?  et  pour quoi ?

              a/ L'Église bien sûr pose le principe de la liberté de choix du citoyen chrétien .Paul VI déclare (O A – 50 ) : «une même foi chrétienne peut conduire à des engagements différents» .

              b/ Mais cette liberté de choix doit être nécessairement en cohérence avec le message évangélique.

4/ Pour guider la réflexion et le choix de l’électeur chrétien, les Papes, depuis la fin du XIX ième n’ont pas cessé de poser différents principes susceptibles de concilier convictions évangéliques et choix politiques

c’est l’un des objectifs de la Doctrine sociale de l'Église .

Ces principes sont les suivants :

               --- En toutes circonstances respecter la dignité de toute personne humaine, sans aucune distinction de sexe, de nationalité etc …

               --- A cette fin concourir à la recherche de l’intérêt général que la Doctrine sociale appelle le «bien commun». C’est à dire «la mise en place des conditions sociales permettant à personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement ( Mater et Magistra 65 ) ».

              --- Pratiquer le partage ce que la Doctrine sociale appelle «la destination  universelle des biens». D'où l’importance de la solidarité et de la participation dans  la vie privée et publique de manière individuelle et associative.

              --- Pour atteindre ces objectifs exigeants la Doctrine sociale invite le chrétien  à s’inspirer de principes qu’elle dénomme «valeurs de références» :
                    ---  La Vérité gravée dans la conscience de la personne humaine, car elle émane de la loi naturelle et divine.
                    --- La Justice qui tend vers le respect effectif des personnes, des biens et des peuples.
                    --- La Charité : seule elle peut assumer et modeler l’action sociale et politique en direction de la justice et de la paix.