1/ Pour le citoyen
français en général :
a/
En France le droit de vote et son exercice effectif sont à la base de la
République et de la démocratie. Ce n’est pas rien :
--- art 2 . Ction 58 : pose le principe
du gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple .
--- art 3 . Ction 58 : la souveraineté nationale appartient au
peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
Ces acquits sont le fruit d’une
longue histoire. Ils sont applicables à toutes les élections: présidentielle,
législative, sénatoriale, départementale, communale et européenne.
b/ Mais si le droit de vote est un
droit fondamental l’exercice de ce droit,
le vote lui-même ne constitue pas une obligation juridique. Il n’y a pas
de sanction en France en cas d’abstention. Il en va différemment dans certains
pays : Belgique, Suisse, Grèce par exemple. D’où des abstentions nombreuses en
France selon le niveau du scrutin.
2/ Pour le chrétien l’exercice du droit de vote, à défaut
d’être une obligation juridique pour tous les citoyens français, est une
obligation morale. Un devoir.
--- Ce principe a été clairement posé et rappelé
par Vatican II et plusieurs Encycliques.
---
Le Catéchisme des adultes adopté en 1991 par les évêques de France
précise : « les chrétiens ne peuvent déserter les réalités politiques, puisque la politique est un des
lieux où se jouent la vie des hommes et des communautés humaines…Ils se font un
devoir de voter.(572) » .
3/ Le chrétien a donc le devoir de voter : mais, en
conscience pour qui ? et pour quoi ?
a/ L'Église bien sûr pose le
principe de la liberté de choix du citoyen chrétien .Paul VI déclare (O A – 50
) : «une même foi chrétienne peut conduire à des engagements différents» .
b/ Mais cette liberté de choix
doit être nécessairement en cohérence avec le message évangélique.
4/ Pour guider la réflexion et le choix de l’électeur
chrétien, les Papes, depuis la fin du XIX ième n’ont pas cessé de poser
différents principes susceptibles de concilier convictions évangéliques et
choix politiques
c’est l’un des
objectifs de la Doctrine sociale de l'Église .
Ces principes sont
les suivants :
--- En toutes circonstances respecter
la dignité de toute personne humaine, sans aucune distinction de sexe, de
nationalité etc …
--- A cette fin concourir à la
recherche de l’intérêt général que la Doctrine sociale appelle le «bien
commun». C’est à dire «la mise en place des conditions sociales permettant à
personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement ( Mater
et Magistra 65 ) ».
--- Pratiquer le partage ce que
la Doctrine sociale appelle «la destination
universelle des biens». D'où l’importance de la solidarité et de la
participation dans la vie privée et
publique de manière individuelle et associative.
--- Pour atteindre ces objectifs
exigeants la Doctrine sociale invite le chrétien à s’inspirer de principes qu’elle dénomme
«valeurs de références» :
--- La Vérité gravée dans la conscience de la
personne humaine, car elle émane de la loi naturelle et divine.
--- La Justice qui tend
vers le respect effectif des personnes, des biens et des peuples.
--- La Charité : seule elle
peut assumer et modeler l’action sociale et politique en direction de la
justice et de la paix.
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