AVANT-PROPOS
Soir
d'automne 1997. Il est vingt et une heures, le téléphone sonne. Un
appel de l'évêque de Poitiers. Rien de surprenant car je connais
Mgr Rouet depuis 1959 : nous étions alors en Algérie, dans une
école d'application, dont l'épreuve de sortie comportait une marche
de trente kilomètres sous un soleil de plomb, avec fusil et sac à
dos rempli de sable ! C'est à un stand de contrôle que nous avons
échangé nos premières paroles. Un souvenir que je n'ai jamais
oublié...
Mais
cette fois-ci, ce n'était pas l'heure d'évoquer nos jeunes années.
Ses propos furent directs : « On cherche un président pour le
Secours catholique et voilà l'objet de mon appel. »
En
fonction depuis quatre ans comme préfet de la région Île-de-France
et de Paris, âgé de soixante deux ans, j'avais consacré toute ma
vie professionnelle au service de l'État dans les fonctions les plus
diverses en administration centrale, outre-mer et sur le terrain
comme sous-préfet puis préfet.
Le
temps de réflexion pour répondre à
la question posée par Mgr Rouet fut bref. Après quelques échanges
avec mon épouse, c'est ensemble qu'il nous a semblé naturel de
donner une suite positive à
cette proposition. Une occasion se présentait à
nous pour changer de vie, d'autant que j'étais sur le point
d'achever l'écriture d'un livre consacré à
une méditation sur les textes de la Bible. Nous étions heureux de
servir l'Église après avoir servi l'État. Quelques mois plus tard,
j'entrais au Conseil d'administration du Secours catholique.
Le
1er juillet 1998, au lendemain de ma démission de ma charge
préfectorale, j'étais élu président national.
Extrait
de l'avant-propos de son livre par Joël THORAVAL
PREFACE
En
parcourant ces pages... sans le moindre essoufflement, nous revivons
ce que Joël Thoraval appelle sa « nouvelle aventure, grande et
belle » : passer « sans transition » du service de
l'État à
celui de l'Église à
la suite d'un simple coup de téléphone, version moderne des grands
appels bibliques, briser quarante ans d'une prestigieuse carrière
préfectorale pour se mettre à
l'écoute constante des exclus et des pauvres... il faut le faire !
Et si Joël Thoraval l'a fait, c'est parce que sa foi chrétienne
avait déjà, grâce à
l'écoute de la Parole de Dieu au sein de son foyer, unifié en lui
engagement professionnel et engagement spirituel.
« Charité
à cœur ouvert. » Ce n'est pas seulement le président du
Secours catholique qui est tout entier dans ce livre par ses
entretiens avec Jacqueline Dornic et ses divers écrits de la rue du
Bac, c'est l'Église elle-même qui, à travers une de ses œuvres,
témoigne de son lien substantiel, congénital avec l'action
caritative.
Extrait
de la préface du livre par le Cardinal Roger ETCHEGARAY.
Les
Éditions du Cerf, 2004
ISBN 2-204-07503-5
Prier 15 Jours avec Mr RODHAIN Fondateur du Secours Catholique
Par Jean Marie Lévrier Mussat
Préface de Joël Thoraval, président du Secours
Catholique
Mgr Jean Rodhain (1970-1977) a fondé le Secours
Catholique en 1946. sensibilisé à l'échec des autres par ses propres épreuves,
il a sut allier approfondissement spirituel et vigueur apostolique avec la JOC.
Que ce soit avec les prisonniers de guerre ou avec les premières
micro-réalisations, Mgr Rodhain sut promouvoir une charité aux dimensions du
monde et une approche prophétique de développement. Il a été pendant six ans
président de Caritas Internationalis. Chez lui, eucharistie, charité et justice
sont très liées. Ce livre nous fait découvrir la force caritative et
spirituelle de Mgr Rodhain en s'appuyant sur la profondeur et parfois l'humour
de ces propos.
Jean-Marie Lévrier Mussat a été un proche de Jean
Rodhain.
Permanent au Secours Catholique, il a assumé
différentes responsabilités régionales et nationales. Il est au service de
l'Église depuis plus de 20 ans.
Extrait de la préface de Joël Thoraval
Un spirituel de la Charité en actes : Mgr RODHAIN
Notre Contemporain
« Ne faites pas la Charité, vivez la
Charité »
Éveiller, organiser mais pour agir. « Ce que
les pauvres attendent ce ne sont pas des explications, fussent-elles
excellentes, mais des réalisations »
Point n'est besoin de réaliser des exploits. Il
faut des « actes modestes, patients, désintéressés, répétés, qui seuls
sont capable de ronger en profondeur la citadelle de l'ignorance et de
l'égoïsme », note Jean Colson.
Ce geste de simple générosité ne doit pas être
inspiré par un sécurisant besoin d'assistance.
« tout paternalisme, tout colonialisme dans
l'expédition des secours doit être absolument banni. » Ce geste doit être
d'abord un acte de reconnaissance de la dignité sacrée de toute personne qui
est en difficulté.
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